sous les ponts de Paris

 

la forêt des nuages

 

Dans la forêt des nuages

Je me noie

au coeur du peuple des coquelicots

Chat d’évier

 Surveillé 

Voilà c'est fini

 

Le commandeur s'est évanoui

Digne dans la vie comme dans la mort

Un grand trou dans mon coeur

la mort est là

Quand elle est là 

Tapie dans le couloir

Guettant l'ouverture d'une porte

Pour s'y glisser

Quand elle est là

Que l'on attend qu'elle

Pour délivrer la vie

Quand cette vie n'est plus vivable

Entravée jusqu'aux mains

Des tuyaux plein la bouche

Les aiguilles plein les bras

Des artères saturées de drogues

De médecines dures

Quand elle est là, la mort

Entrée dans la chambre

Quand elle plane au-dessus de son mort

Encore vivant 

Mais plus pour longtemps

Quand elle est là et qu'elle fait peur

Au lieu de rassurer

Celui qui n'en peut plus de l'attendre

Quand elle est là

Mais qu'on l'empêche encore

De faire son travail

Quand une machine rythme le souffle appauvri

Quand un médecin parle de protocole

Quand il dit, docte et sûr de lui

On ne peut rien faire

Quand le patient ne peut que se taire

Car on a aboli sa parole

Quand il pleure

Sans que ses larmes se voient

Quand des sanglots silencieux soulèvent sa poitrine

Ses yeux grand ouverts

Font un vacarme assourdissant

Que personne n'entend

La mort est là

Elle piétine, elle trépigne

Les médecins la repoussent 

Le calvaire est béant

Comme la bouche du patient

Alors je parle à la mort

Je lui dis, viens, il t'attend.

Rose B

Mon ami

le père et son fils

complicité plomberie

maintenant à l'agonie

 

la force minérale