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29 sept. 2005

Ma chère Hortense,


Le vent s'est remis à souffler. Ca fait du bien. Le Mistral, quand il souffle tu sais, il éclaire le ciel, chasse les nuages. Ici, on l'appelle le "mangio fango", le "mange-fange". Il assèche la boue. Il arrache les chapeaux des messieurs et soulève les jupes des filles. Il enflamme aussi parfois. Ce vent est très fort. On dit qu'il rend fou. Ce pays est rude malgré les apparences.
Ce matin, en donnant à manger à tous les mendiants du quartier, les chats sauvages, j'ai vu le petit croissant de la lune qui souriait en coin de ciel, déjà dans les rayons du soleil. La dernière chouette de la nuit hululait. La lune va s'éteindre. Repos enfin.
Hortense, je n'ai plus envie de retourner en son pays, d'où la raison a fui. L'herbe du diable y pousse, les sorcières s'y balancent en cadence. Je ne suis jamais entrée dans cette danse de singui. Transe. Je suis restée à la lisière de cette jungle où le lion sort ses griffes, pris par le malin.
Bien sûr, j'ai aimé me reposer au pays des rêves. J'ai aimé les caresses du temps. Mais j'en ai fait le tour maintenant, et tu sais que j'ai failli y laisser ma vie.
Hortense, grâce à des efforts surhumains, j'ai recouvré la santé, et le sourire m'est revenu aux lèvres. Alors comprends que dans ce que tu m'écris, cette histoire est bien finie.
Je te souhaite bien du plaisir en rive du Lot.
Je t'embrasse.
Rose